Contrôle et autocontrôle

Certains producteurs de balles ont des moyens très limités pour contrôler la qualité de leur produit; d’autres pourraient déployer des moyens bien plus conséquents. Il nous est apparu nécessaire de définir un protocole de contrôle qualité unique, accessible à toustes, déployable quel que soit le contexte, dans les ateliers de production comme chez les utilisateurs, à la fois low-cost et low-tech. Si vous avez un pot de yaourt, c’est déjà pas mal, avec ça vous pouvez contrôler la proportion de parties fermentescibles !

Le contrôle qualité réalisé par les décortiqueurs est identique à l’autocontrôle qui peut être réalisé par leurs clients, quel que soit l’usage envisagé pour la balle. L’autocontrôle peut n’être qu’une simple vérification et ne reprendre qu’une partie des points de contrôle qualité. Il peut s’avérer nécessaire en cas de doutes, à la suite d’une perte de traçabilité, à la suite de conditions de stockage non optimales, …

Si vous réalisez un autocontrôle, même incomplet, n’hésitez pas à nous envoyer les résultats à contact@batirenballes.fr ou par courrier postal, c’est vraiment très utile pour nous. Grâce à ça, on peut suivre de manière diffuse la qualité de la balle produite par les décortiqueurs (niveau de qualité, fluctuation, dérive dans les caractéristiques, modification dans les pratiques, …)
Retrouvez la fiche d’autocontrôle qualité ici.

Les points de contrôle

Les points de contrôle principaux sont les suivants :

  • Contrôle visuel. Le contrôle permet de s’assurer que la balle est bien celle que vous imaginiez et qu’elle n’a pas subi de fermentation avant qu’elle n’arrive chez vous.
  • Taux d’humidité (généralement très bas, hors accident). Le contrôle permet de s’assurer que la balle est suffisamment sèche pour être utilisée et permet de recaler la masse volumique mesurée (afin d’uniformiser la présentation des masses volumiques et connaître la masse volumique de la balle utilisée, dans des conditions standardisées de température et d’humidité relative de l’air)
  • Masse volumique. La performance thermique dépend directement d’elle
  • Proportion de parties fermentescibles. Le contrôle permet d’estimer le niveau de pollution de la balle par les parties « fragiles » (sensibles à l’humidité et à l’appétence).

Pour aller plus loin, il est aussi possible les proportions de parties extrafines et de parties grossières (répartition granulométrique)
Retrouvez le document d’accompagnement dédié au contrôle qualité ici.

Le taux d'humidité

La mesure du taux d’humidité est nécessaire pour une valorisation dans le secteur du bâtiment, puisque les matériaux doivent être mis en oeuvre avec un taux d’humidité relativement bas. La valeur maximale retenue pour les balles est identique à celle définie sur la construction en bottes de paille, à savoir 20%.
La consigne pour les décortiqueurs est de produire une balle présentant un taux inférieur à 15%, ce qui est toujours le cas en sortie de décorticage, tout simplement parce que la qualité et la préservation des grains nécessite le maintien d’un taux d’humidité faible du grain avant décorticage.

Le taux d’humidité peut être mesuré de deux manières :

  • Avec un micro-onde, à partir de 100 grammes de balles  uniquement.
  • Avec un humidimètre à paille. C’est la méthode utilisée par les professionnels qui utilisent la botte de paille en remplissage isolant.
    Un recalage de la mesure affichée par  l’humidimètre est nécessaire puisque les humidimètres à paille n’ont pas été calibrés sur les balles par les fabricants. Nous avons réalisé ces recalages, qui se présentent sous forme d’abaques, en accès libre.Pour les faibles taux d’humidités, les humidimètres donnent tous des réponses assez proches l’une de l’autre. Une règle simple a été définie pour s’assurer que le taux d’humidité est inférieur à 20% : C’est vrai si le taux affiché est inférieur à 15%.
    Les écarts entre les valeurs affichées par les humidimètres sont plus importants pour les forts taux d’humidité, cas qu’on peut rencontrer si un sinistre est intervenu pendant ou après un chantier, si la balle a pris l’eau pendant son stockage ou son transport, …

Explications dans les vidéos suivantes :

Vidéo de présentation du contrôle qualité « taux d’humidité » à réaliser sur les balles, à l’aide d’un micro-onde

Vidéo de présentation du contrôle qualité « taux d’humidité » à réaliser sur les balles, à l’aide d’un humidimètre à paille

La masse volumique de la balle

Les balles ont un comportement élastique. En appuyant dessus, elles se tassent. En relâchant la pression, elle se réexpanse partiellement. Dans ces conditions, comment mesurer leur masse volumique ?
Nous avons fait le choix de présenter dans la nomenclature la masse volumique mesurée dans les conditions suivantes : balle tassée au maximum de ce qui est réalisable manuellement, dans un seau de chantier gradué, transparent si possible, jusqu’à obtenir un volume de 10 litres.
Cette masse volumique correspond à celle obtenue pour une mise en oeuvre à plat, sur une trentaine de cm, en isolation de plancher par exemple. Exemple : Si le seau contient 1.50 kg de balle, c’est que la masse volumique mesurée est de 150 kg/m3. Ça reste un ordre de grandeur, mais généralement, d’une mesure à l’autre, d’une personne à l’autre, la mesure sera précise à 5 kg/m3 près.
Explications dans la vidéo.

Vidéo de présentation du contrôle qualité « masse volumique » à réaliser sur les balles

La masse d’un matériau dépendant de son taux d’humidité, ce que vous venez de mesurer est valable pour le taux d’humidité mesuré (humidimètre ou micro-onde). D’une saison à l’autre, ce taux peut varier, et donc la masse volumique de la balle aussi. Dans ces conditions, un décortiqueur aura du mal à vous garantir avec précision que la masse volumique de sa balle soit toujours inférieure à (par exemple) 150 kg/m3.
Alors comment faire ?
C’est simple, au travers de la calculatrice en ligne ci-dessous (surnommée la calculette verte), on harmonise vos mesures avec celles utilisées dans la nomenclature (déterminées dans des conditions standardisées « 10°C et 50% d’humidité relative de l’air », conditions utilisées par les laboratoires pour mesurer la conductivité thermique des matériaux).

Comment faire pour calculer la masse volumique de la balle ?

La calculette verte

Cette calculatrice vous permet de calculer la masse volumique dans les conditions standardisées (appelé masse volumique « humide » dans la calculette).

Réinitialiser la calculette
Quelle balle souhaitez-vous utiliser ?
Quelle est sa masse volumique
mesurée lors du contrôle qualité ?
kg/m3
Quel est le taux d’humidité
mesuré lors du contrôle qualité ?
% (Par défaut 10 %)
Résultats du calcul

Résultats données à 10°C/50% d’humidité relative

Calculs réalisés selon les valeurs tabulées dans la documentation technique

Cette masse volumique est uniquement destinée au calcul de la conductivité thermique. En sortie de décorticage, le taux d’humidité de la balle est généralement voisin de 10%, parfois inférieur et dans tous les cas inférieur à 15%.
Ce taux varie d’une saison à l’autre, d’une région à l’autre.

Le poids de balle nécessaire pour votre chantier est donc légèrement différent de celui que vous pourriez calculer à partir de cette masse volumique.

« Nom de la balle (xxx de xxx) »
Masse volumique « humide »:
« Rhocalc_1050 »
kg/m3
Taux d’humidité :
« TxHum_1050_xxxx »
%
Masse volumique « sèche »:
« Rhocalc_sec »
kg/m3

En comparant le résultat donné par la calculatrice avec la valeur donnée par votre fournisseur dans la nomenclature, vous pouvez vous assurez de la conformité (sur ce point de contrôle) de la balle que vous allez utiliser. Rappelez vous que l’erreur qu’on commet tous sur la mesure est de l’ordre de 5 kg/m3.

La proportion de parties fermentescibles

C’est la mesure la plus rapide. Elle consiste à prélever un pot de yaourt de balle, déverser le contenu dans vos mains et souffler dessus. Si vous ne soufflez pas trop fort, les parties lourdes resteront dans vos mains. Il peut s’agir de petits cailloux, de petits morceaux de bois, de paille, des graines d’adventices, des brisures de grains, des grains entiers, des « beaux » grains non décortiqués ou encore des grains plats non décortiqués (grains qui ne se sont pas développés correctement).
En comptant/estimant le nombre de « beaux grains équivalent » par pot de yaourt, vous pouvez directement connaître (ordre de grandeur !) la quantité, en masse, de grains par m3 de balle.
Avec le riz par exemple, 1 beau grain par pot de yaourt équivaut à 0.25 kg de grains par m3 de balle. S’il vous reste 6 beaux grains par pot de yaourt, c’est qu’il reste environ 1.5 kg de grains par m3 de balle. Si la masse volumique que vous aviez mesuré est de 150 kg/m3, ceci correspond à un pourcentage de « pollution par les parties fermentescibles » de 1%, ce qui correspond à une balle de qualité « PF1 ». Dans la nomenclature, les différents niveaux de qualités sont PF1, PF2, PF3. Une balle de qualité PF0, c’est de la théorie. Le niveau de qualité le lus exigeant est donc PF1.
Explications dans la vidéo.

Vidéo de présentation du contrôle qualité « parties lourdes » à réaliser sur les balles

Pour aller plus loin : La répartition granulométrique

Le cahier des charges « balle nettoyée » demande aux décortiqueurs de respecter certains seuils en terme d’étalement granulométrique de la balle.
Sous ces mots compliqués se cachent deux choses simples :

  • Quelle est la proportion de parties extra fines (qu’on résume sous le mot de poussière) ? Est « extra fin » tout ce qui passe au travers d’un tamis de chantier n°18.
  • Quelle est la proportion de parties « grossières » (les parties les plus intéressantes pour l’isolation) ? Est « grossier » tout ce qui reste dans un tamis de chantier n°10.

Plus d’explications dans la vidéo dédiée à la masse volumique.