Vous achetez un coproduit agricole, pas un produit du bâtiment
Si vous avez oublié l’odeur des moissons, vous la retrouverez dans les ateliers de décorticage. Gardez en mémoire que vous achetez un coproduit agricole, pas un produit du bâtiment. Les balles mettent des mois à se former, en plein champ, à la campagne. Les professionnels qui les font naître et grandir sont tous agriculteurs et pas « opérateurs de ligne de production ».
Le secteur du bâtiment est un des débouchés des balles nettoyées, mais ça n’est pas le seul. Sur les devis et factures, vous trouverez une description du produit et de son conditionnement, potentiellement une référence à la nomenclature, un taux d’humidité maximal garanti, mais pas davantage. Pas de lambda, Cp, mu, …
Gardez aussi en mémoire que le producteur n’est pas responsable de l’usage ou du mésusage que vous allez faire de son matériau. Il vous garanti simplement que le niveau de qualité de ce que vous acheté est conforme à ce qui est décrit dans le devis et la facture.
Les matériaux adaptés
La qualité de votre isolation dépendra directement de la qualité des matériaux utilisés et de la qualité de leur mise en oeuvre. Un matériau ou une technique inadaptée et c’est l’échec assuré. Avec les balles, c’est la même chose !
Merci d’utiliser des balles nettoyées. Vous avez trouvé un décortiqueur près de chez vous, mais il ne nettoie pas sa balle, que faire ? Une balle non nettoyée peut s’avérer de très bonne qualité, mais pour s’en assurer, il faut faire un contrôle qualité. En fonction du résultat, vous pourrez l’utiliser ou pas. Contactez-nous pour qu’on vous donne notre avis et qu’on prenne contact avec le décortiqueur.
Vous retrouverez bien plus d’informations sur le contrôle qualité ici.
Les techniques adaptées
Merci de vous inspirer de nos préconisations de mise en oeuvre. Elles sont issues de nombreux retours d’expérience et sont en accès gratuit. Vous passez par une entreprise ? Aiguillez-la vers notre site internet et nos formations.
L’expérience est une lanterne qu’on porte dans le dos. Un chantier râté et c’est une mauvaise publicité qui nuira à toute la filière et à des années de travail bénévole. Vous souhaitez innover, c’est bien sûr possible, mais faites-vous d’abord la main sur une technique simple, sur un chantier modeste, afin de bien appréhender le comportement des balles. N’improvisez pas; isoler, c’est un métier. Nous partagerons avec vous notre expérience pour que votre chantier soit une réussite. Nous n’avons pas de rôle coercitif, mais si on pense que vous faites prendre des risques à la filière, rassurez-vous, nous vous le dirons.
Les balles : les seuls granulats biosourcés non broyés
Dans la grande famille des granulats biosourcés, les balles ont une place bien particulière. Elles ne sont pas issues d’un broyage, contrairement à tous les autres granulats, qui sont pour la plupart issus du broyage de tiges (chènevotte = chanvre, anas = lin, moelle = tournesol, miscanthus), d’écorce (liège) et de rafle (cœur de l’épi de maïs).
Les granulats biosourcés les plus robustes à l’humidité sont les écorces (balles et liège). La nature a renforcé les balles pour protéger les grains et le liège pour protéger le tronc des chênes … liège.
Pendant la vie du végétal, les coeurs de tiges/épis n’ont jamais été exposés aux agressions du climat extérieur. Ils sont plus poreux et sensibles à l’humidité que les écorces. Pour envisager leur utilisation dans le secteur du bâtiment, ils doivent être dépoussiérés, et dégrainés (rafle uniquement). Leur usage privilégié est le béton allégé, mais ils peuvent aussi s’utiliser en remplissage isolant vrac, de la même manière que les balles.
Les pailles de céréales peuvent aussi être broyées. Le résultat du broyage se rapproche davantage de la forme d’une plaquette ou d’une fibre courte. une fois dépoussiérées, les pailles broyées se mettront en oeuvre par insufflation, de la même manière que les fibres courtes issues de la sylviculture (ouate de cellulose et fibre de bois). La paille de riz est la plus fibreuse des pailles.
La mise en oeuvre des granulats et fibres courtes
Le vrac, c’est très pratique parce qu’on fait ce qu’on veut en termes d’ossatures. Pour une fois, ça n’est pas l’isolant qui impose sa loi en termes d’entraxes ou en termes d’épaisseur. On est beaucoup plus libre qu’avec un isolant semi-rigide. C’est cette voie que Bâtir en Balles ouvre sur les balles, en développant et en éprouvant les techniques de mise en oeuvre qui seront utiles demain à tous les granulats biosourcés. Parce qu’on ne peut pas être sur tous les fronts à la fois, nous travaillons essentiellement sur le remplissage isolant par déversement.
L’isolation en vrac s’est d’abord développée autour du soufflage et de l’insufflation de ouate de cellulose et de fibre de bois, et désormais autour d’une fibre courte un peu plus dense : la paille hachée.
Les granulats vrac étant encore plus denses que la paille hachée, leur soufflage/insufflation nécessite davantage de puissance. Les premiers essais de soufflage/insufflation sont concluants. Le travail mené sur la paille hachée et le potentiel énorme en terme de volume que représente la paille au niveau national ouvrira dans quelques années la voie de l’insufflation des granulats vrac. Nous réinvestirons alors la question.
Contrairement aux granulats issus de tiges broyées, les balles sont plus compactes et plus lisses. Elles se déversent et coulent plus facilement, remplissant ainsi plus facilement le moindre vide. Le comportement de la coque de tournesol (à la mise en oeuvre) est à mi chemin entre celui des balles et celui de celui des tiges broyées.
Vous retrouverez bien plus d’informations sur la mise en oeuvre ici.