C'est quoi une balle ?
Les noix, c’est bon, mais avant de les déguster, il faut casser la coque qui les emprisonne. Si vous avez déjà fait ça vous-même, vous savez déjà ce qu’est une balle. Balle est le terme générique que nous utilisons pour parler des enveloppes protectrices des graines. La langue française est riche et on parle indifféremment de balle, de cosse, de coque ou de noyaux. Tous ces termes désignent la même chose, la langue française est riche !
Notre travail porte uniquement sur les balles qui proviennent des champs mais pas (encore) sur les balles provenant d’arbustes ou d’arbres. Vous les connaissez donc sans doute moins. Pourtant, au lycée, vous avez sans doute mangé des pipas, alors vous connaissez très bien la coque de tournesol, mais il existe aussi la balle de riz, d’épeautre (petit, moyen, grand), d’avoine, la balle de millet, la cosse de sarrasin, …
Décortiquer du tournesol, c’est si simple !
La récolte des graines
Dans certaines régions du monde, les moissons se font encore manuellement. D’abord la tige est coupée à l’aide d’une faucille (c’est la moisson), puis les graines sont détachées de la tige à l’aide d’un fléau (c’est le battage).
Avant d’être consommable par les humains, les graines doivent encore être nettoyées, à savoir purgées de ce qui n’est pas comestible (brins de paille, balle, autres graines, …).
Le battage à l’ancienne (Extrait du documentaire « Tales of the Green Valley » de la BBC)
Au vingtième siècle, dans certaines régions du monde, la moisson et le battage se mécanisent. On voit alors apparaitre des moissonneuses (qui se déplacent dans les champs pour couper la paille) et des batteuses (qui se déplacent de fermes en fermes pour séparer la paille du grain qu’elle porte).
Vidéo « Les moissons à l’ancienne »
Progressivement, des machines 2 en 1 voient le jour : les moissonneuses-batteuses. Les moissonneuses-batteuses coupent la céréale à une dizaine de cm du sol, puis séparent les grains de la paille. La paille est évacuée sous forme d’un andain, un long ruban de paille. Cet andain sera plus tard bottelé par les agriculteurs qui se serviront de cette paille comme litière animale. La paille est aussi parfois broyée au champ par la moissonneuse-batteuse, pour servir d’engrais vert.
Les moissonneuses-batteuses sont équipées d’une trémie qui recueillent les grains. Une fois pleine, le contenu de la trémie est déversé dans une remorque qui prend la direction de la ferme. Les grains y sont stockés au sec dans des silos.
Grains nus et grains vêtus
Les moissonneuses-batteuses n’arrivent pas toujours à séparer les grain de leur enveloppe protectrice. C’est ce qui distingue les grains « nus » (qui sortent des champs dénudés, sans leur balle) des grains « vêtus » (riz, petit et grand épeautre, sarrasin, tournesol, millet, une partie des avoines), qui nécessitent un travail supplémentaire : le décorticage , opération qui vise à séparer le grain de sa balle. Cette opération est réalisée dans des ateliers spécialisés équipés d’une décortiqueuse ou d’une meule en pierre.
La riziculture camarguaise



Les balles de grains vêtus
Une fois les balles nettoyées (lien vers page nettoyage), les balles se présentent sous cette forme






Les blés nus modernes sont les descendants des épeautres
Les blés nus sont des descendants de la famille des épeautres.
Le grand épeautre est très présent dans les pays germaniques. Le petit et le moyen épeautre sont des céréales qui préfèrent nettement le soleil du pourtour méditerranéen.
Le grand épeautre (spelz, dinkel en allemand, farro grande en italien) est l’ancêtre du blé tendre (aussi appelé froment), qui représente aujourd’hui environ 50% de la production céréalière française.
Le moyen épeautre, aussi appelé amidonnier, est peu présent en France mais est très présent en Italie (farro medio). Il n’est pas cultivé dans les pays germaniques (emmer). C’est l’ancêtre du blé dur, qui représente environ 3% de la production céréalière française.
Le petit épeautre, aussi appelé engrain, est aussi cultivé en Italie (farro piccolo). Il n’est pas cultivé dans les pays germaniques (einkorn). il n’a pas de descendant dans les blés nus modernes.
La paille aussi s'emballe...
Lors des moissons, la paille (la tige qui portait les grains) est « bottelée » ou « emballée » pour pouvoir la sortir des champs (et en général s’en servir de litière animale).
Il existe donc aussi des bottes et des balles/ballots de paille. Le mot balle peut donc parfois porter à confusion. Désolé ! En cas de doute, précisez à votre interlocuteur que vous parlez de l’enveloppe de la graine et pas de la paille.
La structure nationale qui travaille sur l’isolation en balles/ballots/bottes de paille est le RFCP (Réseau Français de la Construction en Paille).