Le comportement au feu
Le comportement au feu d’un matériau ou d’une paroi s’appréhende au travers de deux notions complémentaires : la réaction au feu et la résistance au feu. La première caractérise le court terme et la seconde le moyen/long terme.
Pour bien visualiser ces notions, comparons le comportement au feu d’une poutre en bois massif à celui d’une poutre métallique. La poutre métallique réagit mieux à l’attaque d’une flamme à court terme, mais peut se tordre facilement si le feu persiste. La poutre en bois noirci rapidement et commence à se consumer lentement, mais ses performances ne chuteront pas d’un coup. L’une est meilleure en réaction au feu, l’autre en résistance au feu.
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Les essais en laboratoire ont été financés grâce aux aides/dons de la région PACA, de Balle Concept, et de l’association Le Village.
Où en est-on avec les balles ?
Que caractériser : l'isolant ou la paroi ?
Un isolant n’est jamais laissé apparent. Les seuls moments où ils peuvent être exposés directement à une flamme sont la phase chantier et lors de travaux de maintenance/rénovation. Les bureaux d’études et les bureaux de contrôle demandent néamoins régulièrement le classement au feu des isolants (réaction) ou des complexes de parois (réaction et/ou résistance).
La règlementation incendie impose pour certains chantier de protéger par un « écran thermique » les isolants qui ont un classement en terme de réaction au feu moins bon que A2-s2-d0. Même si ce classement est hors de portée de la plupart des matériaux biosourcés non ignifugés, il est important pour nous de savoir où chaque balle se situe par rapport à cet objectif.
Nous avons donc pour le moment choisi d’investiguer uniquement la réaction au feu des balles seules, sans parement.
Quand on n'a pas de gros moyens, on a des idées
Les essais de réaction au feu les plus abordables pour nous sont des essais réalisés en interne, qui visent à comparer un matériau caractérisé et un matériau non caractérisé. Le but de ces essais low-tech et low-cost est de visualiser et comparer le niveau d’inflammabilité, le niveau de fumée (S comme Smoke), l’existence de goutelettes et particules enflammées (D comme Droplets). Ces trois paramètres sont ceux qui servent à classer les matériaux en terme de réaction au feu à l’issue d’essais en laboratoire « SBI ».
Le gros défaut des comparatifs directs et « maison » est qu’ils n’ont aucune validité officielle, mais leur principal avantage est de présenter les choses de manière très concrète et pas au travers d’un classement abstrait du type C-s2-d0 ! Lors de nos formations, ces petits essais de terrain nous permettent de montrer aux stagiaires les différences de comportements entre les balles (non ignifugées) et des isolants industrialisés ignifugés comme la ouate de cellulose.
Les vidéos suivantes comparent la réaction au feu de la balle de petit épeautre et de la coque de tournesol (exemples) à celle de la balle de riz (caractérisée en laboratoire). En formation, nous comparons avec ce dispositif les réponses d’autres matériaux isolants à celui des balles. Les chalumeaux sont allumés environ 2 minutes, réglés au maximum. L’arrivée de gaz est ensuite fermée et les flammes réactivées régulièrement en soufflant dessus pendant les 3 minutes restantes.
Comparaison de la réaction au feu de la balle de riz et de la balle de petit
épeautre
Comparaison de la réaction au feu de la balle de riz et de la coque de tournesol
La réaction au feu
La balle de riz est la seule à avoir été caractérisée en termes de réaction au feu. Son classement est C-s2-d0 (sans traitement ignifuge) et B-s1-d0 lorsqu’elle est recouverte de terre argileuse (voir chocopops, à compléter).
Le protocole d’essai de laboratoire utilise une grille métallique derrière laquelle les granulats vrac sont déversés.
Aucun essai n’a été fait sur un complexe de paroi.
La résistance au feu
La résistance au feu s’envisage uniquement pour un complexe de paroi. Contrairement à la botte de paille ou aux bétons de chanvre, les balles ne peuvent pas servir directement de support d’enduit. Si vous envisagez un procédé constructif « isolation vrac + paillasson de roseaux agrafés sur une ossature bois + enduit », merci de nous contacter. Nous avons besoin que quelqu’un s’empare de ce procédé constructif et le fasse valider en terme de comportement au feu notamment.
Aucun essai n’a été fait pour le moment.
Les essais Lepir2
Les essais les plus représentatifs d’une paroi à échelle 1 sont les essais LEPIR2 (Local Expérimental Pour Incendie Réel, 2 = 2 niveaux). Ces essais sont financièrement hors de notre portée, et pour le moment, aucun projet de façade isolée en balle n’a nécessité la réalisation de ce genre d’essais.
Réponses techniques à la règlementation incendie
Vous avez un projet de bâtiment soumis à une règlementation incendie ? Vous avez envie de l’isoler avec des balles ? Désolé, vous n’êtes pas les premiers !
Vous retrouverez dans ce document les réponses techniques utilisées sur de précédents chantiers. N’hésitez pas à partager avec nous les vôtres, elles aideront les prochains porteurs de projets et bureaux d’études.
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